Librement inspiré du roman Tandis que j’agonise (1930) de William Faulkner, Bundren ! raconte l’histoire tragi-comique de la famille du même nom, les Bundren. Paysans pauvres du Mississipi, la mère de famille, Addie Bundren, demande sur son lit de mort de conduire son cercueil jusqu’à sa ville natale : Jefferson. Conformément à ses dernières volontés, ses enfants et son mari se lancent alors dans un road-trip rocambolesque et pathétique à travers champs et rivières. Le public est tour à tour touché par les tragédies qu'ils vivent et amusés par la bêtise des erreurs qu'ils commettent. Au cours de cette épopée, les monologues intérieurs surgissent et s’entrechoquent, levant ainsi le voile sur les vies de chacun des personnages et leurs secrets enfouis.

Se déroulant dans plusieurs décors distincts, Bundren ! est une déambulation où le public est invité à prendre part aux péripéties de la famille, le tout rythmé par la country et le blues du Mississippi des années 30. Alain Geoffroy décrit l'écriture de William Faulkner ainsi : « Le temps circule, virevolte et se cabre, écume et s'emballe pour s'immobiliser un instant et repartir de plus belle, paradant au ralenti : le temps de Faulkner est un cheval. » et c'est sur ce cheval fougueux, devenu mobylette qui pétarade ; entre Bretagne contemporaine et Mississippi fantasmé que cette pièce nous embarque.