Faut-il abandonner ses aspirations à la vie d’artiste et se trouver d’autres hobbies ? Est-ce l’ennui qui me donne envie de sortir le soir, ou l’inverse ? L’acte anodin, d’avoir un jour saisi une guitare, un marteau ou un crayon, nous a-t-il condamné à voir la vie uniquement comme un cycle de créations et de destructions ? Peut-on être cynique dans la vie sans être triste en amour ? Est-il possible de passer sa vingtaine comme on vogue sur une mer tranquille ? Au fait, le rock

ne serait-il pas déjà mort ?

Voilà le type de questions qui occupent le cerveau et le temps de Louis, trentenaire qui tourne en rond dans un appartement qui lui ressemble, bordélique, rempli de musique et d’alcool. C’est dans cet espace – autant cocon intime que prison mentale – que l’on assiste à la rédaction en direct du journal de création de Louis. En effet, à la suite d’une rupture sentimentale, Louis décide de s’atteler à sa grande œuvre : un album qui fera date dans l’histoire du rock. Selon lui. Louis, interprété simultanément par trois comédiens musiciens, se lance donc dans cette entreprise, se débattant avec ses rêves de gloire et sa fainéantise, ses moments d’inspirations et d’auto-complaisance. Le tout dans un décor implanté en extérieur (ou ailleurs que sur un plateau classique) qui renforce cet aspect de rêverie et permet d’aborder avec un regard tendre des questions importantes, comme la place de l’art dans le quotidien, la nécessité de réagir face aux espoirs déçus ou encore l’apprivoisement des addictions.